Le développement psycho-affectif de bébé

Publié le par Nath

La prise de conscience par l’enfant de son état de sujet

La naissance psychologique de l’être humain est distincte de sa naissance biologique ; si la coupure du cordon ombilicale est suffisante pour réaliser la séparation physique d’avec la mère, la séparation psychique demande, elle, un temps beaucoup plus long. Ce processus de séparation est essentiel les trois premières années et se prolonge tout au long de la vie.


Le processus de séparation-individuation

L’enfant suit un long cheminement qui el conduit de la fusion d’avec sa mère à leur séparation physique et psychique.
Ce cheminement se fait en partie spontanément, parallèlement à son développement moteur, jusqu’à l’autonomie complète.
A chaque stade de progrès moteur, correspond l’émergence de besoins psychiques et on observe une modification correspondante dans les modalités du maternage.

L’enfant traverse 3 phases de développement, en sachant que les âges indiqués sont approximatifs et que les phases se chevauchent souvent sans prépondérance très nette.


La phase symbiotique (de 1 à 4 mois)


Le bébé est dans une unité duelle avec sa mère.
Ils constituent un système omnipotent.
La mère joue le rôle de Moi auxiliaire de l’enfant.
Elle maintient l’équilibre homéostatique de l’enfant immature, sujet à des détresses somatiques génératrices d’angoisse.
Le maternage permet à l’enfant de développer ses perceptions sensorielles.
L’enfant perçoit peu à peu que la satisfaction des différents besoins provient d’un objet extérieur, représenté par la mère.


Le processus de séparation-indiduation proprement dit (à partir de 4 mois)


L’enfant évolue vers la séparation d’avec sa mère selon différentes étapes.

La différenciation et le développement de l’image corporelle (entre 4 et 9 mois) :
Margaret Malher estime que les premiers essais de séparation d’avec la mère commencent vers 6 mois.
Collé contre elle, le bébé soudain s’étire, comme s’il voulait regarder sa mère de plus loin et revient se blottir contre elle : il agrippe se cheveux, tente de lui enlever es lunettes, mais lui apporte aussi de la nourriture à la bouche.
Les explorations manuelles, visuelles, gustatives envers la mère sont à leur maximum vers 7 ou 8 mois et débouchent sur des essais de comparaison entre sa mère et les autres.
L’enfant semble de plus en plus pressentir que son corps est un ensemble unifié et délimité.


Les essais (de 9 à 16 mois) :


Durant cette période Malher considère que l’activité motrice de l’enfant, constamment améliorée joue un rôle fondamental dans l’évolution de la relation avec sa mère.
L’enfant devient plus capable de s’éloigner de sa mère par un ensemble de déplacements.
En même temps, il se met à explorer activement les objets qu’il peut apercevoir autour de lui tout en restant dans une proximité rassurante.
Mais la relation symbiotique devient plus inconfortable dans la mesure ou la mère semble elle-même vouloir se détacher.
Puis, lorsque l’enfant a acquis la marche, il expérimente ses propres capacités dans un état d’excitation.
L’enfant devient plus triste, moins en sécurité, plus lent dans ses mouvements quand il réalise que sa mère est absente.
Elle continue à lui être nécessaire pour se recharger émotionnellement par contact physique.


Le rapprochement (de 15 à 24 mois)



- entre 15 et 20 mois, l’enfant désire partager le plaisir de ses découvertes avec sa mère et monopolise son attention. Il la suit partout.

- Entre 18 et 24 mois, le comportement de l’enfant est marqué par l’instabilité de l’humeur, l’indécision, par des mouvements alternatifs de rapprochement et d’éloignement, le désire de s’unir à l’objet d’amour et la crainte d’être réincorporé.
Par exemple, à la crèche, un petit garçon de 20 mois, ayant un jouet à la main, s’approche de l’auxiliaire de puériculture. Au moment de lui tendre, il al tape. L’auxiliaire peut interpréter ce geste dans un premier temps comme une agression envers elle.
En fait, à cet âge, l’enfant peut être dans l’indécision : va-t-il lui donner ou non son jouet, se rapprocher ou non d’elle ? la peur de perdre l’amour de l’objet devient évidente. C’est aussi la naissance de la communication verbale. La sphère sociale s’élargit dépassant le cadre mère/enfant pour inclure le père encore davantage, puis les paires.

- Enfin, vers 22 à 24 mois, la crise diminue et l’enfant établit une distance optimale par rapport à sa mère. Le langage progresse. Il utilise le jeu symbolique pour mettre en scène ses fantasmes. Il intériorise les exigences de son environnement et peut tolérer des frustrations

Publié dans Eveil & développement

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article